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Bulletin N°35 du 2 juillet 2025

  • Etienne Lemarie
  • 1 juil.
  • 10 min de lecture


Mesdames et Messieurs les Présidents et Doyens,

Chers Collègues, Chers Amis,

« Pour une université engagée dans notre société ». C’était le thème du congrès du RIFRESS à Strasbourg, fidèle à son engagement « pour une meilleure réponse aux besoins et déterminants de la santé de la société ». Cet engagement est indissociable du principe d’autonomie des universités, engagement d’un côté, liberté académique de l’autre. Ce principe est mis à mal aux USA. Dans notre dernier bulletin, nous relations l’appel de trois grands instituts : » Les pouvoirs publics européens vont-ils vraiment rester les bras croisés en regardant Donald Trump détruire la science américaine? ». L’enseignement supérieur américain subit actuellement des pressions dignes de l’ère McCarthy. Les dirigeants universitaires craignent que le gouvernement utilise l’arme financière pour contrôler les programmes, le recrutement des professeurs, l’admission des étudiants.

Nous sommes concernés. Nos étudiants avaient l’opportunité d’une formation d’excellence en recherche, souvent suivie de partenariats. « Ces contrats comprenaient des recherches sur la prévention des infections contractées à l’hôpital, le dépistage de virus mortels, l’informatique quantique, les protections contre la guerre chimique », s’est alarmé James Larry Jameson, président de l’université de Pennsylvanie, dans une lettre ouverte, craignant que l’enseignement supérieur ne soit plus en mesure de promouvoir « l’intérêt général ». La science et la recherche sont remises en question. Plus que jamais, nous avons besoin d’informer nos enseignants-chercheurs, former nos étudiants, afin que nos universités soient « engagées dans notre société » dans un esprit d'éthique et d'intégrité.


Cheikh Cissé, Faculté de Médecine de Dakar

Ihsane Hmamouchi, Faculté de Médecine de l'Université Internationale de Rabat Etienne Lemarié, Faculté de Médecine de Tours Zouhair Souissi, Faculté de Médecine de Tunis

Yves Tremblay, Faculté de Médecine-Université Laval, Québec



GRISOF, membre associé de l'AUF. C'est une reconnaissance du travail accompli par le Comité de direction (Olivier Armstrong, Marie Cauli, Jean-Paul Francke, Etienne Lemarié, Daniel Rodriguez, Yves Tremblay), les 24 membres du Comité Editorial, les 166 conférenciers intervenus depuis 2017, les 1250 correspondants du GRISOF.


Le GRISOF met à votre disposition six modules de formation en science ouverte. Deux modules supplémentaires bientôt accessibles. A l'issue des huit modules et vérification des connaissances, une attestation vous sera remise.

L'accès à ces huit modules est possible après règlement des 25€ correspondant à la cotisation 2025 du GRISOF. Pour obtenir les codes d'accès, contactez Etienne Lemarié lemarie@med.univ-tours.fr


Pour vous acquitter de la cotisation de 25€: via Paypal en utilisant contactgrisof@gmail.com ou par virement bancaire dont voici le RIB (relevé d'identité bancaire). En vous acquittant de ces 25€, votre soutien permettra au GRISOF de s’acquitter de sa cotisation à l’AUF, ce qui lui permettra de répondre aux appels d’offre le concernant.


A VOS AGENDAS!


 Du 10 au 12 novembre 2025,

à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar

Colloque en présentiel et à distance

Littérature scientifique, francophone, en santé et science ouverte

Consultez le programme provisoire


Conférences d’actualités du GRISOF

Merci à nos orateurs de mai et juin 2025

Jeudi 8 mai Julien Poitras, Doyen de la Faculté de médecine de l'Université Laval,

Titre: Responsabilité sociale et délocalisation de la formation des étudiants de la Faculté de médecine de l’Université Laval : mission accomplie ! 


Jeudi 15 mai. Jean-Marc Levy-Leblond, Nice Université.

 Titre: Le partage de l'ignorance. Production et transmission de la connaissance.


Jeudi 22 mai. Cheikh Tidiane Cissé. Dakar Université.

Titre: Mortalité maternelle en Afrique. Méthodes de mesure ? Évolution des ratios ?  Pourquoi un échec des stratégies mises en œuvre jusqu'ici ? Nouvelles orientations de lutte. Lien youtube: https://youtu.be/bFPgx7rLw9g


Jeudi 12 juin. Simon Ategbo. Libreville Université

Titre: Comment réduire la mortalité maternelle et néonatale ?


Jeudi 19 juin. Antoine Flahault. Genève Université.

Sujet: Géopolitique de la santé mondiale en 2025

Antoine flahault nous a conseillé deux documents:

Accord final est sur le site de la WHA,:



PROCHAINE CONFERENCE

Jeudi 18 septembre.

La conférence de rentrée sera consacrée à la science ouverte. Ce que vous n'avez jamais osé demandé... Par Yves Tremblay, Université Laval


Vous souhaitez traiter un sujet? Bonne idée... Contactez nous!


Webinaires FéFOG-GRISOF









La FéFOG, en partenariat avec le GRISOF, a organisé le 14 mai un webinaire sur Foie et grossesse. Lien youtube: https://youtu.be/6bPmg-lJoKI?si=J2vtQF6rWBwNMBFL

et le 18 juin, un webinaire sur :  La mortalité maternelle.


Les conférences de la rentrée:

Mercredi 17 septembre. Echographie

Mercredi 8 octobre; Les fausses couches spontanées à répétition

Mercredi 12 novembre. Infections et grossesse











La vidéo du Rendez-vous LORIER intitulée 'Beyond ‘publish and perish’: the new culture of reviewed preprints' est en ligne : PODCAST - Rendez-vous LORIER

20 mai :  ‘Les Français et l’expérimentation animale’ par Ivan Balansard

Inserm : Canal Détox

Canal Détox, la série qui lutte contre les fausses informations !

Afin de lutter contre la désinformation et de redonner la voix à la science, l'Inserm présente sa nouvelle série intitulée Canal Détox. Cette initiative propose des vidéos au format court ainsi que des articles visant à analyser l'actualité et à vérifier les informations qui circulent dans le domaine des sciences de la vie et de la santé. En savoir plus : presse.inserm.fr

Médecine/sciences

Le numéro d’avril de Médecine/Sciences est disponible. Son édito, signé par Alain Fischer, revient sur les récentes politiques américaines affectant la recherche biomédicale. En savoir plus




Lien pour s’abonner à notre lettre d’information (lien)














Cinq ans après la pandémie, on se souvient encore de la profusion de fausses nouvelles scientifiques qui avaient agité l’opinion publique en pleine crise du Covid-19. Dans le concert médiatique, difficile de discerner la justesse d’une parole scientifique appuyée sur des faits dûment vérifiés. Or, comme le rappelle Antoine Petit, président-directeur général du CNRS : « En apportant des connaissances solides issues de la recherche, les scientifiques contribuent à la qualité du débat public. En diffusant celles-ci le plus largement et le plus clairement possible, ils combattent la désinformation, les idées fausses, les solutions simplistes et les théories du complot qui peuvent circuler dans les médias, notamment sur les réseaux sociaux ». Aussi incite-t-il les scientifiques à « diffuser dans la société les résultats et la démarche scientifiques, encourager la curiosité intellectuelle et accompagner le développement de la pensée critique ».


DORA. Guide pratique pour les organismes de recherche

S'appuyant sur les réflexions de la communauté DORA, ce guide propose des conseils, des outils et des exemples concrets pour accompagner les organisations à chaque étape de leur démarche d'évaluation responsable de la recherche (ERR). Nous résumons les principaux points à retenir de ces événements sur notre blog . Téléchargez le guide et visionnez les enregistrements du lancement






IA générative et pratiques de recherche : nouveaux enjeux d’intégrité

Le 15 avril dernier, l’Office français de l’intégrité scientifique (Ofis) a tenu son colloque annuel sur le thème de l’intelligence artificielle générative. Ce colloque a été l’occasion de passer en revue les différents usages des IA génératives dans les pratiques de recherche et d’interroger les nouveaux enjeux que cela peut avoir pour l’intégrité scientifique.

Cette journée a donc été l’occasion de :

  • discuter des enjeux pour la production des connaissances,

  • se poser des questions sur quelles IA utiliser et sur ce qu’est un modèle d’IA ouvert,

  • faire un point sur les principaux points de vigilance et recommandations,

  • faire un focus sur la publication scientifique,

  • envisager les régulations/autorégulations possibles pour ces nouveaux usages.

Nous vous invitons à regarder les vidéos des trois sessions. Elles offrent une vue assez complète de l’utilisation de l’IA dans la recherche aujourd’hui, ainsi que des problématiques liées à l’intégrité et à l’utilisation des ressources.

Vous pouvez retrouver tous les documents (programme, vidéos, présentations…) de cette journée sur cette page.


IA & éthique du numérique en santé : le guide d’implémentation de l’ANS

Compte tenu des perspectives d’amélioration que l’IA promet dans le secteur de la santé et, d’autre part, de la montée en charge rapide de l’offre de systèmes d’IA...

Lire l'article →


FORMATIONS PEDAGOGIQUES organisées par le GRISOF

Les 13 formations proposées par le GRISOF pour renforcer et promouvoir la recherche scientifique







Cancer bronchique NPC résécable : l’immunothérapie néoadjuvante change la donne


Lombalgie chronique : la marche en réduit le risque

Publiée dans le JAMA Network Open, une étude de cohorte prospective issue de la Trøndelag Health Study (HUNT4) en Norvège a examiné l’association entre volume et intensité de marche, mesurés par accéléromètre, et la survenue de lombalgie chronique après quatre ans de suivi. Sur les 11 194 adultes inclus (âge moyen 55 ans), 14,8 % ont déclaré une lombalgie chronique à distance. Comparé aux sujets marchant moins de 78 minutes/jour, ceux qui marchaient entre 101 et 124 minutes/jour auraient un risque réduit de 23 % (RR = 0,77 ; IC à 95 % : 0,68–0,87). L’intensité moyenne de marche, bien que significativement associée à une baisse du risque, montre un effet plus modeste après ajustement sur le volume.

Des bénéfices liés au volume de marche plus qu'à l’intensité. Des données solides et généralisables, mais des limites inhérentes à l’observationnel






IA médicale et surveillance des cliniciens : le risque de devenir des travailleurs quantifiés

DOI : 10.1056/NEJMp2502448

Les outils d'IA médicale, y compris ceux mis en place dans le but d'améliorer les soins aux patients, ouvrent la voie à la transformation des cliniciens en « travailleurs quantifiés » : des travailleurs dont les tâches quotidiennes sont surveillées et contrôlées par des technologies d'IA, ce qui les prive d'autonomie et du bénéfice de la discrétion liée à leur expertise. Dans des domaines allant de la radiologie à l'embryologie, et pour des tâches allant de la prédiction de la mort à la détection du sepsis, grâce à des outils tels que les systèmes experts et les grands modèles de langage, l'intelligence artificielle (IA) est en passe de transformer la médecine. Bien que de nombreux experts en droit et en éthique aient évalué les problèmes potentiels liés à l'utilisation de l'IA en médecine, notamment les préoccupations liées au consentement éclairé, à la sécurité, à la responsabilité, aux contrôles réglementaires, à la transparence, aux biais et à la confidentialité, les analyses se sont principalement concentrées sur les modèles d'IA entraînés à partir des données des patients et déployés pour aider les cliniciens à gérer leurs soins.











Repérer les documents suspects : un guide pour les scientifiques

Une collection ouverte de conseils et d’outils pourrait aider les chercheurs et les éditeurs à identifier les recherches problématiques.

Un groupe d’experts en intégrité de la recherche a lancé une boîte à outils destinée aux chercheurs qui explique comment repérer les articles scientifiques suspects.

« La communauté des détectives s'agrandit. Et ce guide sera un manuel essentiel », déclare Jana Christopher, analyste en intégrité d'image chez FEBS Press à Heidelberg, en Allemagne, qui a contribué au projet.

La Collection de guides d'intégrité scientifique ouverte (COSIG) rassemble 27 ressources en accès libre expliquant comment repérer les doublons d'images , les manipulations de citations, le plagiat , les phrases déformées et autres signes distinctifs des papeteries , entreprises qui produisent des articles contrefaits sur commande. Ces guides fournissent également des conseils pour la révision d'articles dans des disciplines spécifiques, notamment la biologie, la chimie, les statistiques et l'informatique.


Une publication en un clic?

Bien que les modèles linguistiques puissent contribuer à accélérer les revues systématiques, un système entièrement automatisé est encore loin d’être possible. Des scientifiques affirment avoir utilisé l'intelligence artificielle (IA) pour reproduire 12 revues systématiques en deux jours, réduisant ainsi le temps nécessaire à la production de ces études « de référence », qui rassemblent les résultats de plusieurs publications et prennent normalement plusieurs mois à réaliser. Le nouveau système, décrit dans une prépublication publiée sur medRxiv pourrait contribuer à accélérer la production d'analyses influentes utilisées par les médecins et les décideurs politiques. L'utilisation de LLM pour accélérer deux étapes laborieuses du processus de revue systématique a permis à l'équipe de reproduire rapidement une douzaine d'analyses Cochrane et même de mettre à jour une analyse en seulement 20 minutes! Mais d'autres chercheurs doutent que la technologie puisse accélérer le processus autant que le suggèrent ses créateurs. «Pour un article scientifique, ses affirmations doivent être vérifiables, et je ne peux pas le vérifier », explique James Thomas, spécialiste des revues systématiques à l'University College de Londres.



Aurélie Haroche

Quotidiennement, la stupéfaction nous étreint. Un être dont l’intelligence apparaît établie, compte tenu de son parcours universitaire, de ses travaux, de la teneur de ses discours, prend une décision manifestement imbécile ou choisit de défendre une thèse incontestablement grotesque. S’il peut reconnaître rapidement son erreur, il peut également s’y enferrer avec la plus grande conviction et parfois même une certaine hargne. La consternation des pairs, la désapprobation quasi générale, voire-même les sanctions n’y font parfois rien et ce d’autant plus si une troupe d’admirateurs vient masquer la dissonance cognitive. 

Frédéric Haroche La première génération ayant utilisé les technologies numériques (ordinateurs de bureau et plus tard smartphones), les fameux « boomers », est arrivée à l’âge des risques de démence. L’exposition croissante à ces nouvelles technologies, a-t-elle eu un impact positif ou négatif sur les capacités cognitives des pionniers du numérique ? L’hypothèse de la « démence numérique » postule qu’une vie d’exposition à la technologie détériore les capacités cognitives. Une hypothèse inverse est que de telles expositions favorisent des comportements (communication, socialisation, jeux ‘intelligents’) qui préservent la cognition


LIVRES RECENTS

Parole de machines 

Alexei Grinbaum

Les nouveaux chatbots nous fascinent. Quelles connaissances possèdent-ils ? Quelles technologies opèrent dans leurs profondeurs ? Faut-il faire confiance à un système d'intelligence artificielle ? Autrefois, cette fascination était la marque de dialogues avec les mythes. Les agents conversationnels produisent sur nous un effet tout aussi illusoire, et tout aussi réel, que dieux, oracles, anges et démons. Entre les prouesses du numérique et les récits anciens, ce livre décrit notre situation technologique et métaphysique, politique et poétique, dans un monde où nous n'avons plus le monopole de l'expression linguistique.



Risquer la prudence. Une pratique de la sagesse antique, Catherine Van Offelen. Gallimard,


Comment prendre les bonnes décisions, faire les justes choix ? Cette vertigineuse question hante la condition humaine, notre condition de médecin également. La Grèce antique apporta une réponse lumineuse : la phronèsis. Les temps modernes ont maladroitement traduit le mot par « prudence », réduisant la force des audacieux à la faiblesse des frileux. Or la phronèsis désigne une sagesse pratique qui emprunte à la fois à la raison et à l’intuition, au corps et à l’esprit, à la morale et à la ruse. Synthèse des vertus, elle permet d’accepter le risque sans se précipiter vers le danger, de comprendre le monde sans être paralysé par le savoir, de naviguer dans l’incertain sans s’aveugler de chimères. Aujourd’hui, ne voulant rien risquer, l’homme est tétanisé. Pouvant tout essayer, il ne sait plus agir. Converti au principe de précaution, il se retient d’oser. La phronèsis propose un art de trancher. Elle ne nous a jamais autant manqué que dans notre présent désorienté, et nous offre un cap pour échapper à la folie du monde

Catherine Van Offelen est diplômée de l'Université libre de Bruxelles et du King's College London,. Elle est spécialiste des questions de sécurité au Sahel et en Afrique de l'Ouest.

 

 


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