Bulletin N°38 du 4 novembre 2025
- Etienne Lemarie
- il y a 1 jour
- 11 min de lecture
Mesdames et Messieurs les Présidents et Doyens,
Chers Collègues, Chers Amis,
J-4 avant le colloque Littérature scientifique, francophone, en santé et science ouverte, organisé par le GRISOF, depuis l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Les ateliers de formation et les séances plénières seront diffusés en direct. Accès gratuit.
Pourquoi ce colloque? Parce que nous sommes à un moment charnière dans nos universités, nos équipes de recherche, notre société. La science ouverte a bouleversé nos habitudes en rendant l'accès libre et immédiat à la littérature. Certes, mais est-ce de façon équitable? De nombreux problèmes subsistent pour garder les standards de haut niveau, de la science. Une réflexion de tous, notamment des chercheurs qui produisent la science est essentielle. Ces obstacles bien réels ne sont pas insurmontables.
L'intelligence artificielle est un acteur très performant et qui complète le tableau en bouleversant notre façon d'appréhender la clinique et la recherche.
Finalement, quels changements dans nos enseignements? Sommes-nous ouverts à un débat éthique?
A la suite du colloque, une synthèse sera à votre disposition, avec des pistes de travail pour l'année à venir. Rejoignez nos ateliers!
Très cordialement
Cheikh Cissé, Faculté de Médecine de Dakar
Ihsane Hmamouchi, Faculté de Médecine de l'Université Internationale de Rabat Etienne Lemarié, Faculté de Médecine de Tours Zouhair Souissi, Faculté de Médecine de Tunis
Yves Tremblay, Faculté de Médecine-Université Laval, Québec
Vous pourrez cette semaine vous inscrire aux sessions plénières qui débuteront le 10 novembre. Les ateliers du samedi 8 novembre et lundi 10 novembre en matinée ne nécessitent pas d’inscription préalable. Liens dans le programme ci-dessous
Le GRISOF met à votre disposition sept modules de formation en science ouverte. A l'issue des sept modules et après vérification des connaissances, une attestation vous sera remise. L'accès à ces modules est possible après règlement des 25€ correspondant à la cotisation 2025 du GRISOF. Pour obtenir les codes d'accès, contactez lemarie@med.univ-tours.fr
Pour vous acquitter de la cotisation de 25€: via Paypal en utilisant contactgrisof@gmail.com ou par virement bancaire dont voici le RIB (relevé d'identité bancaire). En vous acquittant de ces 25€, votre soutien permettra au GRISOF de s’acquitter de sa cotisation à l’AUF, ce qui lui permettra de répondre aux appels d’offre le concernant.
Conférences d’actualités du GRISOF
Merci à nos orateurs de septembre et octobre 2025
La conférence de rentrée était consacrée à la science ouverte et la révision par les pairs. Lien youtube: https://youtu.be/huYg8ENmxs8
Jeudi 9 octobre Zouhair Souissi. Faculté de Médecine de Tunis
Titre : Intelligence artificielle et expertise clinique : une révolution pour les pneumopathies interstitielles
Lien youtube: https://youtu.be/q4_YT7bONdI?si=XYFKjGts02L15vXy
PROCHAINES CONFERENCES
Horaire d’hiver 14h heure GMT 09h à Montréal, 14h à Dakar, 15h à Paris.
Jeudi 20 novembre. Anh Tuan Dinh-Xuan Professeur, Chef de Service. Hôpital Cochin, Université Paris Cité.
Titre. L'exploration fonctionnelle respiratoire à l'heure de l'intelligence artificielle
Jeudi 27 novembre Charles Boelen International consultant in health systems and workforce. Former coordinator of WHO headquarters program of human resources for health. President of RIFRESS-International francophone network for social accountability in health : www.rifress.org. Consultant international en systèmes et professionnels de santé. Ancien coordonnateur du programme OMS (Genève)des ressources humaines pour la santé. Président du RIFRESS - Réseau International Francophone pour la Responsabilité Sociale en Santé : www.rifress.org.
Titre : Rénovons nos systèmes de santé ! La responsabilité sociale : une culture et une stratégie.
Jeudi 11 décembre Florence Parent Service de pneumologie et soins intensifs de pneumologie, hôpital Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre ; université Paris-Sud
Titre. Maladie veineuse thromboembolique.
Vous souhaitez traiter un sujet? Bonne idée... Contactez nous!
Webinaires FéFOG-GRISOF
Mercredi 19 novembre. Infections et grossesse.
Rendez-vous LORIER
Guillaume Cabanac nous parlera de la traque collective de la fake science pour dépolluer la littérature scientifique (mardi 18 novembre)
Marlène Wiart nous expliquera comment améliorer la méthodologie des essais pré-cliniques en prenant comme exemple la recherche translationnelle menée sur les accidents vasculaires cérébraux (jeudi 11 décembre).
Si vous êtes abonné à la lettre mensuelle d’actualités du programme LORIER, vous serez systématiquement informé des Rendez-vous LORIER à venir.
Plateforme HAL
Pour la première fois à l’échelle d’un pays entier, la France, une étude montre que les pratiques de science ouverte sont associées à une augmentation des citations
Pour la première fois, une équipe internationale de recherche a mené une étude exhaustive couvrant un pays entier et toutes les disciplines. Les auteurs, Giovanni Colavizza (Danemark), Lauren Cadwallader (États-Unis) et Iain Hrynaszkiewicz (États-Unis), ont choisi d’étudier la France, un des pays leader dans le suivi des indicateurs de la science ouverte, et d’utiliser les données du Baromètre français de la science ouverte qui couvre le territoire national depuis 2018. L’étude porte sur un corpus massif de plus de 500 000 articles scientifiques. Elle révèle que chaque pratique de science ouverte est associée avec un accroissement du nombre de citations des articles concernés. Les résultats montrent que :
Un article publié en accès ouvert est associé à 8,6% de citations supplémentaires par rapport à un article qui n’est pas en accès ouvert.
Un article partageant du code source est associé à 13,5% de citations supplémentaires.
Un article partageant des données est associé à 14,5% de citations supplémentaires.
Un article publié sous forme de prépublication est associé à 19% de citations supplémentaires.
Ces résultats varient considérablement selon les disciplines et représentent la moyenne de situations particulières diverses. Par exemple, dans le domaine de la recherche médicale, le partage de données est associé à une augmentation de 34,9 % du nombre de citations. Dans le domaine de la biologie fondamentale, la publication d’une prépublication est associée à une augmentation de 25,3 % du nombre de citations. Dans le domaine des sciences sociales, le partage du code lié à une publication est associé à une augmentation de 38% du nombre de citations.
Cette étude ne clôt pas le dossier de la recherche sur la science ouverte. L’impact de la science ouverte doit être évalué dans de nombreux autres domaines, en particulier au-delà du monde académique. Elle constitue cependant une première étape cruciale et montre des résultats encourageants quant à l’impact académique des politiques de science ouverte. En savoir plus : étude publiée sous forme de prépublication : https://arxiv.org/abs/2508.20747
FORMATIONS PEDAGOGIQUES organisées par le GRISOF
Les 13 formations proposées par le GRISOF pour renforcer et promouvoir la recherche scientifique
Infections communautaires : quelle stratégie antibiotique ?
La résistance croissante des bactéries aux antibiotiques est un problème majeur et le bon traitement des infections en ville est un élément majeur de la lutte contre l’antibiorésistance.De nouvelles recommandations amènent à une prescription plus précise et plus courte des antibiotiques dans les infections communautaires telles que l’angine, les sinusites, les otites et les pneumonies.
Invités :
- Dr Nathan Peiffer-Smadja, infectiologue, à l’Hôpital Bichat, à Paris
Une émission animée par le Dr Jean-Paul Marre.
Les doctorants et leurs encadrants sont-ils laissés seuls face à une IA générative galopante et une intégrité académique nécessaire ?
Paulo Peixoto, Pro-recteur de l’Universidade de Coimbra, nous explique la perplexité, les craintes, si ce n’est la peur, auxquelles doivent répondre les capacités de régulation des institutions pour garder l’éthique au cœur du métier académique. D’une part, on trouve les attitudes personnelles des étudiants et encadrants face à la technologie et à l’éthique. D’autre part, selon les disciplines, les usages de l’IA et la tolérance à leur égard diffèrent. Dans les sciences dures, par exemple, dresser un état de l’art avec des outils d’IA est toléré (quoique leur niveau croissant de sophistication pose maintenant un problème), tandis que les sciences sociales suspecteront un rapport entre IA et fraude académique.https://lnkd.in/eQBitMpf. Merci de faire circuler ce post dans votre réseau et de venir discuter au Colloque de l'IRAFPA (17-19 juin 2026) ➡️ https://lnkd.in/ecHwUYaM
Mise à jour le 2 octobre, la liste des revues recommandables est disponible sur notre site : https://swll.to/3Pzmpae Trois revues ont été ajoutées depuis juillet AngiogenesisMed (New York, N.Y.) Pharmacology research & perspectives. Cette liste est destinée à guider les auteurs de manuscrits du domaine de la santé dans le choix de revues auxquelles il leur est recommandé de soumettre leurs travaux de recherche. Elle est aussi destinée à guider la participation aux activités du processus éditorial (relecteurs, éditeurs). Sont plus particulièrement concernés les candidats à des fonctions ou des promotions hospitalo-universitaires et les étudiants de master et doctorat des domaines de la santé cherchant à publier leurs travaux originaux de recherche. À partir de la liste de la Faculté de médecine de Sorbonne Université constituée en septembre 2021, une liste non exhaustive de revues scientifiques, présumées non prédatrices et dans lesquelles il est recommandé de soumettre des articles pour publication a été élaborée par la Conférence des Doyens de médecine et le CNU santé.
La charge mondiale, régionale et nationale du cancer, 1990-2023, avec des prévisions jusqu'en 2050 : une analyse systématique pour l'Étude sur la charge mondiale de morbidité 2023
Le cancer contribue largement à la charge mondiale de morbidité, avec une augmentation prévue du nombre de cas et de décès d'ici 2050 et une croissance disproportionnée de la charge dans les pays aux ressources limitées. La baisse des taux de mortalité standardisés selon l'âge par cancer est encourageante, mais insuffisante pour atteindre la cible des ODD fixée pour 2030. Pour lutter efficacement et durablement contre la charge mondiale du cancer, il faudra déployer des efforts nationaux et internationaux complets, prenant en compte les systèmes de santé et le contexte dans l'élaboration et la mise en œuvre de stratégies de lutte contre le cancer tout au long du continuum de la prévention, du diagnostic et du traitement.
Le prochain examen médical de l'humanité : se préparer à évaluer des systèmes surhumains
Les progrès rapides de l'IA dans le domaine de la santé nécessitent une transformation fondamentale de la manière dont nous évaluons ces systèmes. Palepu et al. (2025) démontrent que l'IA peut surpasser les stagiaires en médecine sur les questions de prise en charge du cancer du sein, illustrant ainsi l'imminence de progrès difficiles à prévoir il y a seulement quelques années. Cependant, les méthodes actuelles, souvent basées sur des tâches de type « question-réponse », ne permettent pas de saisir les nuances de la pratique clinique, même si les modèles commencent à surpasser les performances humaines sur ces critères précis. La trajectoire de développement de l'IA vers des systèmes plus généralisés et autonomes présente de profondes opportunités, mais aussi des risques importants, faisant des limites de nos cadres de surveillance existants un problème urgent. Dans cet éditorial, nous proposons « Humanity's Next Medical Exam », une approche novatrice conçue pour mesurer et promouvoir le développement d'une IA sûre et axée sur l'humain. Ce paradigme repose sur trois piliers fondamentaux : l'interrogation interactive pour remettre en question les modèles au-delà des connaissances par cœur, l'apprentissage expérientiel en environnements sandbox pour évaluer la prise de décision dans des conditions d'incertitude, et l'apprentissage continu en situation réelle pour surveiller et affiner les performances après le déploiement.
Les premiers virus au monde conçus par l'IA : un pas vers la vie générée par l'IA
Des scientifiques ont créé les premiers virus conçus par l'intelligence artificielle (IA), et ils sont capables de traquer et de tuer les souches d' Escherichia coli ( E. coli ).
Comment repérer les faux scientifiques et les empêcher de publier des articles. Quelle est l’ampleur du problème des"paper mills" (faux papiers) dans la science ?
La plupart des éditeurs vérifient l'identité des auteurs avant d'accepter les soumissions. Certains se basent sur des vérifications simples, comme vérifier si un scientifique utilise l'adresse e-mail d'une institution reconnue. D'autres ont recours à plusieurs tests.
Les universités adoptent l’IA : les étudiants deviendront-ils plus intelligents ou cesseront-ils de réfléchir ?
Des millions d'étudiants arrivant sur les campus utilisent désormais l'intelligence artificielle. Les inquiétudes sont nombreuses. Lire l'article
« Google for DNA » met de l'ordre dans les mégadonnées biologiques
MetaGraph compresse de vastes archives de données dans un moteur de recherche pour les scientifiques, ouvrant de nouvelles frontières de découverte biologique. MetaGraph indexe et archive de vastes séquences d'ADN, d'ARN et de protéines. Les scientifiques peuvent effectuer des recherches dans ces archives et retracer les contextes biologiques dans les mégadonnées.
L'excès de réseaux sociaux « dégrade » le cerveau des chatbots IA.
Les grands modèles de langage alimentés par des données de faible qualité sautent des étapes dans leur processus de raisonnement. Les chatbots d'IA sont moins performants pour récupérer des informations précises et raisonner lorsqu'ils sont entraînés sur de grandes quantités de contenu de faible qualité, en particulier si le contenu est populaire sur les médias sociaux, selon une prépublication publiée sur arXiv le 15 octobre. En science des données, des données de bonne qualité répondre à certains critères, comme être grammaticalement correctes et compréhensibles, explique Zhangyang Wang, co-auteur de l'étude et chercheur en intelligence artificielle générative à l'Université du Texas à Austin. Mais ces critères ne permettent pas de saisir les différences de qualité du contenu, précise-t-il.
Accéder à la video: https://lnkd.in/eEKPBefE
LIVRES RECENTS
Super Agers: An Evidence-Based Approach to Longevity
Édition en Anglais de Eric Topol (Auteur)
Il est rare que l’on propose un livre écrit en anglais mais celui-ci marque une date dans l’approche du vieillissement
Les approches médicales de pointe qui pourraient transformer le vieillissement. Une vision optimiste de l’état du domaine de la longévité offre de l’espoir pour le traitement d’une série de maladies liées au vieillissement, mais semble en contradiction avec la forme actuelle de la recherche américaine. « Super Agers » , du clinicien Eric Topol, vient d'être publié. Topol a compilé une revue exhaustive des approches de pointe pour lutter contre de nombreuses maladies qui épuisent des vies humaines. Il explique chaque maladie et l'état actuel des traitements – avec un aperçu impressionnant des essais cliniques en cours et récemment terminés – et explore les perspectives d'avenir. Parmi celles-ci figurent les avancées en matière d'édition génétique CRISPR et de techniques d'utilisation de cellules souches pour traiter les maladies sanguines, les cancers, la maladie d'Alzheimer, etc. Il aborde une quantité considérable de sujets de manière accessible et propose des recommandations de lecture bien étayées. De nombreuses maladies étudiées – l'obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires pourraient ne pas être considérées comme du « vieillissement » par les non-spécialistes. Mais Topol, comme la plupart des chercheurs du domaine, soutient que tout ce qui diminue l'espérance et la qualité de vie est une facette du vieillissement et doit être traité médicalement.
Les moyens de prédiction : comment fonctionne réellement l'IA (et qui en bénéficie), Maximilian Kasy, Univ. Chicago Press (2025)
Avez-vous déjà eu le vertige en lisant constamment des articles affirmant que l'intelligence artificielle va soit stimuler la productivité économique et devenir la meilleure amie de l'humanité, soit devenir surhumaine et anéantir tout le monde ? Cette confusion a une raison : elle n'est pas fortuite.
Dans « Les Moyens de Prédiction » , l'économiste Maximilian Kasy soutient qu'un camp de ce débat polarisé ne fait que profiter de la vague actuelle d'enthousiasme technologique. Ce groupe, mené par de riches investisseurs et des dirigeants du secteur technologique qui affirment que les outils d'IA résoudront tous les problèmes de l'humanité, s'oppose à la régulation des modèles par les gouvernements. Fondamentalement, selon Kasy, il s'agit d'un abus de pouvoir calculé. Parallèlement, certains philosophes et d'autres qui nous mettent en garde contre un avenir apocalyptique de l'IA sont également financés par d'importants dons liés à ces craintes. En bref, les deux camps ont des arguments à faire valoir.
Cependant, compte tenu de l'ampleur des investissements dans l'IA, le public doit avoir une idée claire de ce que cette technologie signifie réellement pour notre avenir, surtout si l'économie devait commencer à perdre des emplois. Le livre de Kasy, qui sert de cours d'introduction intensif, suggère qu'en acquérant des connaissances de base sur le fonctionnement de l'IA et sur les fonctions des moteurs de prédiction, chacun peut apprendre à distinguer le véritable progrès du discours des grandes entreprises.
Il soutient également que le public devrait considérer le déploiement de l'IA comme un problème urgent lié à l'accroissement des inégalités et à la concentration du pouvoir. Le titre de l'ouvrage fait d'ailleurs allusion à l'argument du théoricien politique Karl Marx selon lequel celui qui contrôle les « moyens de production » contrôle la structure et l'orientation de la société.
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