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Bulletin N°32 du 3 avril 2025


Mesdames et Messieurs les Présidents et Doyens,

Chers Collègues, Chers Amis,


La médecine est considérée comme un champ privilégié de l'intelligence artificielle (IA). L'IA constitue une aide majeure au raisonnement médical. Dans beaucoup de facultés, elle est désormais intégrée à l'enseignement pour apprendre à l'utiliser, formuler les questions pertinentes, mais aussi connaître ses limites. "L’intelligence humaine ne se réduit pas à la capacité de résoudre des problèmes: elle qualifie la manière dont nous faisons face aux situations" écrit Daniel Andler. Il ajoute: "L’intelligence est normative. Elle est à l’origine du jugement éthique. L’IA résout des problèmes. Ce devrait demeurer son objectif. L’humanité a besoin d’outils dociles, puissants, et non de pseudo-personnes munies d’une forme inhumaine de cognition". La décision éthique fait appel à l'homme même si l'IA peut apporter des éléments de réflexion et d'argumentation.

Cheikh Cissé, Faculté de Médecine de Dakar

Ihsane Hmamouchi, Faculté de Médecine de l'Université Internationale de Rabat Etienne Lemarié, Faculté de Médecine de Tours Zouhair Souissi, Faculté de Médecine de Tunis

Yves Tremblay, Faculté de Médecine-Université Laval, Québec


Le GRISOF met à votre disposition six modules de formation en science ouverte. Deux modules supplémentaires bientôt accessibles. A l'issue des huit modules et vérification des connaissances, une attestation vous sera remise.

L'accès à ces huit modules est possible après règlement des 25€ correspondant à la cotisation 2025 du GRISOF. Pour obtenir les codes d'accès, contactez Etienne Lemarié lemarie@med.univ-tours.fr

Pour vous acquitter de la cotisation de 25€: via Paypal en utilisant contactgrisof@gmail.com ou par virement bancaire dont voici le RIB (relevé d'identité bancaire).


Notre bilan d'activités 2024


A VOS AGENDAS!


 Du 10 au 12 novembre 2025,

à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar

Colloque en présentiel et à distance

Littérature scientifique, francophone, en santé et science ouverte

Colloque dédié à la mémoire d’André Gouazé



Conférences d’actualités GRISOF-SPLF/EFP-FéFOG

Merci à nos orateurs de février 2025

Jeudi 13 février. Hervé Maisonneuve. Paris. Titre: La crise de la gestion des savoirs

Jeudi 27 février. Etienne Lemarié. Titre: Une décision éthique peut-elle être confiée à une intelligence artificielle ?

Jeudi 20 mars. Pr Sylvain Meuris.   ULB Bruxelles. Titre : Relations entre Natalité, Mortalité et Développement : conséquences et perspectives pour l’Afrique.

Enregistrement sur youtube: https://youtu.be/wPYEDU-UQs4

Jeudi 27 mars. Dr Georges Borgès Da Silva 14H GMT

Dr Georges Borgès Da Silva. Titre: Comment évolue la connaissance scientifique en santé?


PROCHAINES CONFERENCES

Attention aux changements d'heure: 9 mars au Québec, 30 mars en France.

L'heure GMT des conférences ne change pas: 14h heure GMT

14h heure GMT, soit 10h à Montréal, 14h h à Bamako, Dakar, Conakry, Abidjan, Bouaké, Ouaga, 15h à Rabat, Tunis, Alger, Kinshasa, Cotonou, Bangui et Libreville, 16h à Paris (GMT +2), 17h à Antananarivo et Majunga, 17h à Beyrouth et Damas, 18h à Maurice et la Réunion


Jeudi 3 avril .Thomas Villeneuve. Toulouse Université.

Dans la série "La science en train de se faire"

Titre: Rôle des sous-populations d’éosinophiles dans la non-réponse aux biothérapies anti-interleukine 5 dans l’asthme et la polypose naso-sinusienne. 

Thomas Villeneuve, est pneumologue au CHU de Toulouse et chercheur affilié à l’unité INSERM U1291 (INFINITy) dans l’équipe de Laurent Reber. Diplômé en pneumologie, allergologie et immunologie clinique, il poursuit aujourd’hui une activité de recherche sur le rôle des éosinophiles centrée sur l’asthme et les maladies inflammatoires respiratoires.

 

Résumé : L’asthme est la maladie respiratoire chronique la plus fréquente dans le monde, touchant 340 millions de personnes. Il est associé dans 40 à 75 % des cas à une polypose naso-sinusienne, pathologie partageant une inflammation de type 2 (T2) caractérisée par l’élévation des cytokines IL-4, IL-5, IL-13 et des éosinophiles. Cette similarité a conduit au développement de biothérapies ciblant l’IL-5, comme le mépolizumab et le benralizumab, efficaces dans l’asthme sévère et la polypose naso-sinusienne. Toutefois, certains patients présentent une réponse dissociée : amélioration de l’asthme sans effet notable sur la polypose. Des données préliminaires montrent la persistance d’éosinophiles dans les polypes malgré un traitement prolongé. Une hypothèse avancée serait l’existence l’implication de sous-populations d’éosinophiles impliquées dans la non-réponse aux biothérapies. Notre étude vise à mieux caractériser ces profils et comprendre les mécanismes de réponse dissociée aux biothérapies.


Jeudi 10 avril. Céline Schöpfer. Lausanne Université

Titre: Savons-nous vraiment ce qu’est l’esprit critique? 

Initialement formée en psychomotricité, Céline Schöpfer s’est ensuite tournée vers la philosophie. Elle a obtenu son Master auprès de l’Université de Lausanne et est désormais doctorante à l’Université de Genève. Sa recherche porte sur la notion d’esprit critique ainsi que sur les différentes manières dont ce concept est compris et utilisé.


Les conférences suivantes

Julien Poitras Laval Université. Jeudi 8 mai

Jean-Marc Levy-Leblond, Nice Université. Jeudi 15 mai

Cheikh Tidiane Cissé. Dakar Université. Jeudi 22 mai

Simon Ategbo. Laval Université. Jeudi 12 juin

Antoine Flahault. Genève Université. Jeudi 19 juin

Souleymane Bachir Diagne. Columbia University. Date à confirmer



Webinaires FéFOG-GRISOF


La FEFOG et le GRISOF ont établi depuis 4 ans un partenariat pour l’organisation de webinaires mensuels thématiques. Nous avons réalisé au total 39 wébinaires (3 en 2020, 10 en 2021, 9 en 2022, 10 en 2023 et 7 en 2024).

C’est le lieu de remercier tous les  experts qui ont contribué à l’animation de ces wébinaires dont les vidéos sont disponibles en replay au niveau des chaines You tube de la FEFOG et du GRISOF. Nous espérons que vous serez plus nombreux encore à suivre et à contribuer à l’animation scientifique de nos sessions prévues en 2025.

Pr Cheikh Tidiane CISSE (Dakar), Pr Bechir ZOUAOUI (Tunis)


Les prochaines conférences

Jeudi 10 avril Pathologies de l'adolescente

Mercredi 30 avril Les infections génitales hautes

Mercredi 14 mai Foie et grossesse

Mercredi 11 juin Comment réduire la mortalité maternelle?

Mercredi 17 septembre Cancer du sein

Mercredi 8 octobre Les fausses couches spontanées à répétition

Mercredi 12 novembre Infections et grossesse


Science ouverte

Merci d'avoir répondu à l'enquête proposée par Marie Cauli et May Gerges Harfouche Samaha. Il vous est encore possible de répondre à ce   court questionnaire autour de la science ouverte. Votre contribution  permettra d’apporter des informations précieuses sur le degré de sensibilisation et d’appropriation de la science ouverte  dans les pays francophones. L’objectif est de cerner  les besoins et d’apporter des réponses en termes d’accompagnement , d’informations et de formation, au plus près du terrain.

Merci d’y répondre à partir de ce lien: https://forms.microsoft.com/r/rGKQRC9vCa














Éthique et IA

Le comité d'éthique de l'Inserm propose des bonnes pratiques sur l’utilisation de l'Intelligence artificielle dans la recherche. Elles visent à répondre aux enjeux éthiques associés à ces technologies.






Évaluation des prépublications par les pairs

Le prochain webinaire Lorier se tiendra le mardi 8 avril de 11h à 12h. Thomas Lemberger, responsable de la mise en œuvre de la science ouverte à l’Organisation européenne de biologie moléculaire, présentera Review Commons. Cette plateforme d’évaluation par les pairs dédiée aux prépublications permet de valoriser ses recherches avant même la publication finale.

En savoir plus







Rédacteur : Hervé Maisonneuve


Pourquoi éditons-nous le bulletin "Science ouverte" le 2 de chaque mois? Parce que nous attendons la parution de "Revues et intégrité" le même jour!












FORMATIONS PEDAGOGIQUES organisées par le GRISOF

Les 13 formations proposées par le GRISOF pour renforcer et promouvoir la recherche scientifique










Décarbonons la santé : soigner sans nuire à la planète
Décarbonons la santé : soigner sans nuire à la planète

Quand on pense aux grandes sources de pollution, on imagine les transports, l’industrie, l’agriculture… Mais saviez-vous que le secteur de la santé est responsable d’environ 5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre ?Hôpitaux, médicaments, dispositifs médicaux… La médecine sauve des vies, mais elle pollue aussi. Alors, comment la rendre plus durable sans compromettre la qualité des soins ?Le paradoxe, c’est un secteur essentiel à la vie, mais très polluant !Les principales sources d’émissions sont l’énergie pour les hôpitaux, la production et le transport des médicaments, les déchets médicaux, le transport des patients et des soignants.Les pistes de solutions : l’efficacité énergétique, les circuits courts, la réduction des déchets, et de nouvelles pratiques médicales plus durables.

Nos invités :Laure-Marine Jeannel est Directrice de Responsabilité Sociétale des Entreprises dans le groupe VYV3  et le Dr Emmanuel Prothon est médecin généraliste au Teich, sur le bassin d’Arcachon

Une émission animée par le Dr Jean-François Lemoine

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 Prévalence mondiale, régionale et nationale du surpoids et de l’obésité chez les enfants et les adolescents, 1990-2021, avec prévisions jusqu’en 2050

Le surpoids et l’obésité ont augmenté de manière substantielle dans toutes les régions du monde entre 1990 et 2021, ce qui suggère que les approches actuelles visant à freiner la hausse du surpoids et de l’obésité ont échoué pour une génération d’enfants et d’adolescents. Au-delà de 2021, le surpoids pendant l’enfance et l’adolescence devrait se stabiliser en raison de nouvelles augmentations de la population obèse. L’augmentation de l’obésité devrait se poursuivre pour toutes les populations dans toutes les régions du monde. Étant donné que des changements substantiels sont prévus entre 2022 et 2030, des mesures immédiates sont nécessaires pour faire face à cette crise de santé publique.


 


Cartographie de la prévalence, de l'incidence et de la mortalité mondiales du paludisme à Plasmodium falciparum et Plasmodium vivax , 2000-2022

Les investissements sans précédent dans la lutte contre le paludisme depuis le début des années 2000 ont permis d'éviter une charge palustre considérable. Cependant, les taux d'incidence des cas en Afrique se sont stabilisés et, avec une population à risque en croissance rapide, le nombre de cas de P. falciparum en Afrique, et donc dans le monde, est désormais comparable aux niveaux d'avant l'augmentation des investissements. Hors d'Afrique, les progrès dans la lutte contre la morbidité palustre se sont poursuivis après 2015, mais une résurgence des cas de P. vivax en 2022 souligne la fragilité des progrès réalisés dans la lutte contre le paludisme face aux chocs climatiques. Les perturbations liées à la COVID-19 ont entraîné une augmentation des cas de paludisme et des décès, mais l'impact a été moins grave que prévu, en partie parce que les pays d'endémie ont continué de privilégier la lutte contre le paludisme pendant la pandémie. Néanmoins, il est urgent d'améliorer les outils et les stratégies pour relancer la lutte contre cette maladie.




Les sites de prépublication bioRxiv et medRxiv ouvrent une nouvelle ère d'indépendance

Les référentiels où les scientifiques du vivant publient leurs recherches avant l'évaluation par les pairs, seront gérés par une nouvelle organisation appelée openRxiv.


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Comment l’IA peut atteindre l’intelligence humaine : les chercheurs appellent à un changement de cap

Une enquête révèle que la plupart des personnes interrogées sont sceptiques quant au fait que la technologie sous-jacente aux modèles de langage à grande échelle soit suffisante pour l’intelligence artificielle générale.

Il est peu probable que des systèmes d’intelligence artificielle (IA) dotés d’un raisonnement de niveau humain soient mis en place grâce à l’approche et à la technologie qui ont dominé l’essor actuel de l’IA, selon une enquête menée auprès de centaines de personnes travaillant dans ce domaine. Plus des trois quarts des personnes interrogées ont déclaré que l’élargissement des systèmes d’IA actuels – une approche qui a permis d’améliorer considérablement leurs performances au cours des dernières années – ne conduirait probablement pas à ce que l’on appelle l’intelligence artificielle générale (IAG). Une proportion encore plus élevée a déclaré que les réseaux neuronaux, la technologie fondamentale sur laquelle repose l’IA générative , ne peuvent probablement pas à eux seuls égaler ou surpasser l’intelligence humaine.




Une IA qui donne aux autres IA des commentaires utiles

Des chercheurs ont créé un système d'IA appelé TextGrad, capable de fournir un retour écrit sur les performances d'une autre IA. Ce retour est interprétable par les humains, ce qui pourrait aider les chercheurs à peaufiner les modèles incroyablement complexes et parfois impénétrables qui sous-tendent les IA modernes. « Auparavant, l'optimisation des algorithmes d'apprentissage automatique nécessitait une intervention humaine importante », explique James Zou, l'un des membres de l'équipe à l'origine de ces travaux, « mais avec TextGrad, l'IA est désormais capable de s'auto-améliorer dans une large mesure. »

Article de recherche : Yuksekgonul et al.















L'utilité de l'IA générative pour faire progresser la santé mondiale

Atteindre les Objectifs de développement durable des Nations Unies reste un défi pour de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire (PRFI). L'intelligence artificielle (IA) générative offre le potentiel d'améliorer l'accès et la qualité des soins de santé dans ces pays. Ses applications dans le domaine de la santé comprennent l'individualisation des systèmes d'aide à la décision pour un diagnostic et un traitement personnalisé, la prévision et la gestion des épidémies, l'amélioration de l'interprétation des images médicales, le développement de la télémédecine et l'accélération de la découverte de médicaments. De plus, l'IA générative peut traduire les informations médicales dans les langues locales, améliorant ainsi la littératie en santé et l'observance thérapeutique. Cependant, l'intégration de l'IA générative dans les systèmes de santé des PRFI présente des défis et des obstacles potentiels. Parmi les dilemmes éthiques figurent les possibles impacts négatifs sur le climat, le manque d'expertise humaine et d'infrastructures technologiques, la fragilisation du personnel de santé local, l'introduction de biais potentiels, la compromission de la confidentialité des données et l'augmentation de la responsabilité en cas de fautes ou de décisions inexactes.




Traitement antibiotique pendant 7 ou 14 jours chez les patients atteints de septicémie

Dans un essai multicentrique de non-infériorité, nous avons randomisé les patients hospitalisés (y compris les patients en unité de soins intensifs [USI]) présentant une bactériémie pour recevoir un traitement antibiotique pendant 7 ou 14 jours. Le choix, la posologie et la voie d'administration des antibiotiques étaient laissés à la discrétion de l'équipe soignante. Nous avons exclu les patients présentant une immunodépression sévère, les foyers nécessitant un traitement prolongé, les cultures isolées potentiellement contaminantes ou les cultures révélant Staphylococcus aureus . Le critère d'évaluation principal était le décès, toutes causes confondues, dans les 90 jours suivant le diagnostic de la bactériémie, avec une marge de non-infériorité de 4 points de pourcentage.














Les cas de rougeole sont à leur plus haut niveau depuis 25 ans en Europe, tandis que l’Amérique du Nord et l’Afghanistan sont également confrontés à des épidémies majeures et à des décès d’enfants dus à cette maladie évitable.

Plus de 127 000 cas ont été signalés dans la région européenne de l'OMS l'année dernière, soit le nombre le plus élevé depuis 1997 (216 000), selon une analyse conjointe de l'Unicef ​​et de l'OMS. Le nombre de cas de rougeole a atteint son plus bas niveau en 2016, à 4 440, mais est en hausse depuis .

Plus de la moitié des cas de rougeole signalés ont nécessité une hospitalisation, et 38 décès ont été enregistrés. Les enfants de moins de 5 ans représentaient plus de 40 % de tous les cas. Hans Kluge, directeur régional de l'OMS pour l'Europe, a déclaré : « La rougeole est de retour, et c'est un signal d'alarme. Sans taux de vaccination élevés, il n'y a pas de sécurité sanitaire. Chaque pays doit redoubler d'efforts pour atteindre les communautés sous-vaccinées"






Covid-19 : aurait-on pu éviter de confiner la France ?

Avec 5 années de recul, sait-on aujourd’hui si la France aurait pu gérer cette première vague de la pandémie sans recourir au confinement ?.

Antoine Flahault : « Quand les autorités françaises ont réagi, il n’y avait plus d’autre choix. Il y avait alors un risque très réel d’effondrement total du système de soins ».

Cyrille Vanlerberghe rappelle ainsi que « le 16 mars, le bilan national était de 6638 cas et 148 morts. La progression de l’épidémie était alors exponentielle, avec un doublement du nombre de cas tous les 5 jours ».

Yazdan Yazdanpanah : « Il faut se souvenir que la situation était très compliquée à gérer, à cause d’un paramètre qu’on n’avait jamais vu sur un pathogène respiratoire, avec des gens contagieux 2 à 3 jours avant les premiers symptômes.... ce qui avait été imaginé pour détecter les malades, puis les isoler, ne fonctionnait plus du tout. Et on n’avait aucune immunité, aucun traitement et aucun vaccin pour lutter contre cette maladie très contagieuse, au R zéro de 3».

Cyrille Vanlerberghe: « en Europe, l’Italie a été la première à déclencher un confinement national le 9 mars, après avoir sans succès tenté de limiter la flambée au nord du pays. Et tous les autres pays du continent, excepté la Suède, ont fait de même dans les jours suivants ».

Antoine Flahault précise qu’en Suède, « ce qu’il y a eu en fait, c’est une sorte d’autoconfinement, en l’absence d’obligation mais en constatant la sévérité de la situation en Italie et dans le reste de l’Europe. Il n’y avait plus de passagers dans les lignes intérieures et les Suédois ont changé leurs comportements pour éviter au maximum les rassemblements ».

William Dab observe que « la Suède a fait le pari d’une recherche d’immunité collective qui s’est révélée périlleuse, et qui s’est traduite par un excès de mortalité très important pendant la première année ».

Cyrille Vanlerberghe: « une étude publiée fin 2024 par des chercheurs de l’Institut Pasteur sur les conséquences du Covid-19 dans 13 pays européens montre qu’au terme de la première vague, l’excès de mortalité en Suède avait été deux fois plus élevé qu’en France ».

William Dab : « Plus on a confiné tôt, plus on a épargné des vies et réduit l’impact économique du confinement, car il a pu être plus court. ».


Un vaccin en 100 jours ? Le pari face à la future pandémie

Soline Roy : Être prêt à faire face à n’importe quel virus : c’est l’objectif porté par la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), une fondation créée lors du forum économique mondial de Davos, en 2017. La « mission 100 jours » veut rendre possible la mise à disposition en trois mois d’un vaccin contre tout pathogène qui menacerait l’humanité.

D’ordinaire, un nouveau vaccin met au moins 10 ans à arriver au bras des patients, et la mise à disposition en moins d’un an des vaccins contre le Covid-19 a partout été saluée comme un exploit. Diviser ce délai par 3 est « à notre portée », plaidaient en mars 2022 les chercheurs de la CEPI.

Emmanuel Hanon, PDG de Vicebio: « c’est une ambition provocatrice, et beaucoup de gens impliqués dans le développement de vaccins disent que c’est impossible. Mais d’autres y croient, et j’en fais partie ».

Pr Yazdan Yazdanpanah, infectiologue et directeur de l’ANRS maladies infectieuses : « 100 jours, c’est un slogan et, bien évidemment, cela dépendra du pathogène concerné et du type de vaccin développé. Mais c’est utile : contre le VIH, beaucoup d’objectifs ont été annoncés qui, même s’ils n’ont pas tous été atteints, nous ont poussés dans nos retranchements et nous ont permis de progresser ».

Ils imaginent une « timeline » resserrée : 5 à 7 semaines pour les études précliniques (contre 18 mois pour les vaccins traditionnels) ; 13 à 15 semaines pour réaliser les premiers essais cliniques (soit 3-4 mois versus 16) ; 14 à 15 semaines pour ceux de grande ampleur (soit 3-4 mois contre 42) ; 3 à 5 semaines pour obtenir l’approbation des agences de régulation (versus 24 mois) ».


Épigénétique, inactivation du chromosome X et santé des femmes : conversation avec Edith Heard

Edith Heard est biologiste et directrice générale de l’European Molecular Biology Laboratory (EMBL). Elle a reçu la médaille d’or du CNRS en 2024 pour ses travaux sur l’épigénétique et l’inactivation du chromosome X.

Benoît Tonson et Elsa Couderc, chefs de rubrique Science à The Conversation France, reviennent avec elle sur sa carrière, depuis sa thèse jusqu’à son rôle de dirigeante, qu’elle exerce avec une passion intacte, pour comprendre l’importance de la recherche en épigénétique sur la santé des femmes et décrypter les fausses croyances qui entourent sa discipline.




La transition numérique dans l’enseignement supérieur et dans la recherche est-elle compatible avec l’écologie ?

En matière de transition numérique, les secteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) sont loin d’être à la traîne. En effet, la recherche repose déjà massivement sur des infrastructures de calcul et de stockage, sur des réseaux de communication permettant une collaboration internationale efficace, et les enseignements utilisent tous les jours des plates-formes pédagogiques numériques. Mais cette numérisation massive est-elle compatible avec la transition écologique ?





LIVRES RECENTS

Marc-André Selosse. Nature et préjugés.

Les êtres humains ont longtemps vécu sur Terre en bricolant avec les connaissances du moment. Nous comprenons aujourd'hui que nous devons faire autrement. L'idée de ce livre brillant est simple : la notice pour mieux habiter notre monde se trouve sous nos yeux. Il suffit d'observer le vivant. Avec humour et bienveillance, Marc-André Selosse déconstruit les préjugés qui nous ont empêchés de comprendre la nature et d'ajuster nos actions en conséquence. Il nous montre de plus près ce monde que nous pensions connaître, en contant les histoires des microbes, des plantes et des animaux qui nous entourent depuis fort longtemps. Intelligence des plantes, compétition naturelle, autonomie, équilibres naturels, séductions humaines et parades animales... Le lecteur ressort enthousiaste de ces explorations, parfois troublé dans ses convictions quotidiennes, et enfin relié à cette nature qu'il pensait éloignée de lui. Erik Orsenna

Professeur au Muséum national d'histoire naturelle, ses recherches portent sur les associations à bénéfices mutuels (symbioses) impliquant des champignons, et ses enseignements, sur les microbes, l'écologie et l'évolution.



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