à l’attention des participants au webinaire sur le COVID 19 en Afrique (25/2/2022)
Professeur Michel Pletschette, Université de Munich
Le récent sommet entre L’Union Africaine et l’Union Européenne réuni du 16 au 18 février à Bruxelles, a mis à l’ordre du jour la question de la production locale de vaccins et de médicaments en Afrique, notamment sous les aspects : (i) de capacités de production et (ii) de la levée éventuelle des brevets sur les vaccins contre la Covid-19.
On peut retenir parmi les annonces que :
L’UE s’engage à fournir pour quelques 450 millions d’Euros de doses supplémentaires de vaccins à l’Afrique
Le Centre de compétences en technologies de production de vaccins à ARN messager de l’OMS va être financé à hauteur de 40 millions d’Euros par la France, Belgique, Allemagne et la Commission européenne . Ce Centre doit permettre la production locale de vaccins en Égypte, Rwanda, Kenya, Tunisie, Sénégal, Nigéria
Des crédits à prendre sur le Portail Global de l’Union européenne, qui comporte des financements à hauteur de 150 milliards d’Euros, sont à disposition pour développer la production locale de médicaments par la Banque Européenne d’Investissements. Un premier projet a déjà été mis en route par en novembre dernier
La question de la levée des brevets n’a pas fait l’objet d’un accord mais une réunion au sommet est prévue au printemps entre l’OMC, l’OMS et la Commission européenne afin de trouver une solution
Nous pouvons conclure de ces annonces, que l’Union Africaine a réussi à mettre le sujet à l’agenda et obtenu des succès en tant qu’engagements de son partenaire européen.
Il est néanmoins clair que le problème de la vaccination contre le SARS-Cov-2 en Afrique semble à présent moins un problème de mise à disposition de doses, que de leur utilisation programmée, et ceci au vu de la progression des infections naturelles par vagues, aboutissant à des niveaux élevés d’immunité grégaire parmi des populations par ailleurs peu vulnérables.
Notons que de plus en plus de chiffres circulent sur des doses de vaccins faisant partie de donations qui sont refusées par le mécanisme COVAX en raison de la proximité de leur échéance, et en conséquence détruites.
En l’absence d’études précises d’épidémiologie vaccinale en Afrique, à l’instar de celles organisées en Europe sur l’utilisation croisée de types de vaccin et sur la valeur de la protection procurée par l’infection naturelle, il est fort à parier que la problématique de la vaccination en Afrique, fût-elle de masse ou ciblée va perdurer pendant des mois, ou même des années, les différentes hypothèses ( âge médian , BCG, etc.), ne permettant pas de prendre des décisions opérationnelles raisonnées.
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