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Bulletin du 25 décembre 2022


Mesdames et Messieurs les Doyens, Chers Collègues, Chers Amis,



Dans son dernier séminaire, Roland Barthes commente une phrase de la correspondance de Flaubert : « J’écris non pour les lecteurs d’aujourd’hui mais pour tous les lecteurs qui se présenteront tant que la langue vivra ».


Car la langue peut mourir. La langue souffre aujourd’hui, le vocabulaire se rabougrit. La singularité de nos cultures s’exprime dans une langue commune, le français que nous avons en partage. Notre langue commune s’enrichit des apports de chaque culture.

Faire connaître notre langue commune, c’est publier en français. C’est l’ambition des sociétés savantes, des éditeurs francophones, du CAMES dont un des objectifs est d’améliorer et développer la publication en langue française. Publier en français, c’est aussi publier en anglais et dans d’autres langues, pour faire connaître la richesse de la science des pays francophones car les articles circulent plus et mieux avec le numérique. Avec les logiciels de traduction, ils sont devenus accessibles..


Très cordialement, Pour le comité éditorial du GRISOF Yves Tremblay, Faculté de Médecine-Université Laval, Québec Etienne Lemarié, Faculté de Médecine de Tours Zouhair Souissi, Faculté de Médecine de Tunis.


Près de 750 destinataires de ce bulletin « Science ouverte en santé » !


Vous êtes les yeux de tous sur votre terrain, Vous avez des faits à raconter, vous voulez échanger avec les collègues, le GRISOF peut devenir votre plateforme.

L’inscription sur notre liste de diffusion est gratuite et ouverte.



Un commentaire de Charles Boelen après l’article de V Dzau intitulé « La médecine classique a-t-elle fait son temps ? »


Je suis bien sûr en accord avec les idées évoquées. Elles ne sont pas neuves ! L'OMS a depuis longtemps appelé à réduire la fragmentation dans le système de santé et à créer des partenariats entre les principaux acteurs de santé (stakeholders) autour de valeurs communes.

J'ai traité de ce sujet dans une monographie de l'OMS publiée en 2000, sous le titre " Towards Unity for Health", traduite en plusieurs langues, dont le français ( "Vers l'Unité Pour la Santé "), Une ONG internationale anglophone, très active, s'en est inspirée : the network Towards Unity for Health (aussi appelée TUFH) .


Il est vrai que le Institute of Medicine, maintenant remplacé par la National Academy of Medicine, avait publié un rapport intéressant il y a une quinzaine d'années incitant au rapprochement entre la médecine et la santé publique, citant quelques exemples convaincants, mais son impact sur la scène nationale américaine n'a guère eu d'impact. Il faut reconnaître qu'il existe aux Etats-Unis des isolats d'excellence en matière d'intégration de différents services par des approches interdisciplinaires au service d'un territoire, notamment dans des districts ruraux ou quartiers urbains, avec une meilleure recherche d'adéquation aux besoins prioritaires de santé de la population. Ces expériences sont mal connues à l'étranger, alors que l'on garde souvent à l'esprit l'image d'un système national peu généreux et discriminatoire. Il en est de même pour ce que l'auteur appelle " academic medicine" : en effet, certaines facultés de médecine, notamment dans des états ruraux à population disséminée, sont des exemples d'ouverture sur les déterminants sociaux et d'alliance avec une diversité de professionnels du secteur sanitaire et social. Certes , elles sont minoritaires, mais l'auteur aurait pu y faire référence.


J'ajoute que l'AAMC ( American Association of Medical Colleges), chargée de l'accréditation des facultés de médecine, vient d'émettre des directives pour que celles-ci soient davantage associées à des actions au niveau communautaire ("de proximité") et s'investissent davantage dans une démarche de responsabilité sociale (" social accountability"), domaine dans lequel leurs homologues canadiens ont fait des progrès remarquables. On ne peut que recommander à nos collègues francophones d'aiguiser leur curiosité pour ce qui se passe à l'étranger et de s'inspirer éventuellement de leurs réalisations.


Enfin, je conclurais en notant que le point de départ d'analyse de l'auteur n'est pas le meilleur, à savoir l'Academic Health Center. En effet, pour faire évoluer un système de santé en tenant compte de la complexité des interactions influentes sur la santé avec le souhait d'une synergie entre partenaires de santé, il est essentiel de savoir se décentrer, et donc de prendre comme point de référence, non pas l'institution académique, mais la population elle-même que l'on entend servir, en identifiant ses forces et faiblesses pour fédérer ses talents et ressources. C'est une dynamique importante à développer. C'est un des engagements du RIFRESS - le Réseau International Francophone pour la Responsabilité Sociale en Santé (www.rifress.org).


Dr. Charles Boelen

Président du RIFRESS


Dernières conférences


Jeudi 24 Novembre 2022 Est-il possible d'appliquer les recommandations GINA relatives au diagnostic de l'asthme ?


Pr Samya Taright,

Chef de service pneumophtisiologie ·

CHU Mustapha Alger, Faculté de Médecine d’Alger.

Avec la participation du Pr Louis-Philippe Boulet, Président du GINA.



Jeudi 15 décembre 2022 La médecine intégrative

Dr Jean-François Lemoine, médecin-journaliste

Horaire : 14h heure GMT

09h heure de Montréal,

14h heure de Bamako, Dakar, Conakry, Abidjan, Bouaké, Ouaga

15h heure de Tunis, Alger, Rabat, Kinshasa, Cotonou, Bangui et Libreville

15h heure de Paris

16h à Beyrouth et Damas,

17h à Antananarivo et Majunga

18h à Maurice et la Réunion




Webinaires FéFOG-GRISOF-AUF

Mercredi 18 janvier 2023 Webinaire sur le thème des « Echappées belles » Entre 14h 30 et 16h 30 Temps Universel (15 h 30 à 17 h 30, heure en France) (09 h 30 à 11 h 30, heure au Québec).

On appelle « échappées belles », les femmes qui ont survécu aux complications survenues pendant la grossesse, l’accouchement, le post-partum ou le post-abortum, grâce aux soins qu’elles ont reçus. Selon l’OMS, l’analyse des cas de morbidité maternelle grave (MMG) constitue une pratique de référence pour la surveillance de la qualité des soins.

  1. Introduction : définitions, concepts et intérêt de l’étude des « échappées belles » Pr Khaled NEJI, Université de Tunis, Tunisie

  2. Principales morbidités observées chez les « échappées belles » Pr Alphonse SOME DER, Bobo Dioulasso, Burkina Faso

  3. Répartition des dysfonctions organiques observées chez les « échappées belles » Pr Daniel MURESAN, Université de Luliu Hatieganu Cluj-Napoca, Roumanie

  4. Indicateurs à analyser chez les « échappées belles » Pr Ramzi Finan, Université Saint Joseph de Beyrouth, Liban.

  5. Comment utiliser le concept des « échappées belles » pour améliorer la qualité des soins en obstétrique ? Pr André B LALONDE, Université Mc GILL, Ottawa, Canada.

Toutes les conférences sont disponibles sur Youtube


Webinaires « Le modèle démocratique à l’épreuve de l’expérience africaine »

Cycle de conférences 2022-2023

  • Chaire UNESCO d’Étude des fondements philosophiques de la justice et de la société démocratique - UQAM

  • Chaire de recherche du Canada en Antiquité critique et Modernité émergente - ULaval

  • Centre de recherche sur l’interculturalité et l’interdisciplinarité (CRII) - UOmar Bongo

  • CEIM Cap-Afrique - UQAM

  • Centre de recherche en droit public (CRDP) - UdeM • Observatoire Hygeia - UdeM


Mercredi 18 janvier

14h00-16h00 Duo 4 Joseph TONDA, Université Omar Bongo et Bob WHITE, UdeM

Adhésions et rébellions démocratiques africaines

Un anthropologue du politique à Montréal : continuité (s), différence(s)?


Mercredi 8 février

14h00-16h00 Duo 5 Léonard JAMFA, Chaire UNESCo et Hubert MFOUTOU, U Marien Ngouabi (Congo-Brazzaville)

L’Afrique face à la dialectique de l’ouverture et de l’enracinement : l’inopportunité du recours aux valeurs ancestrales

Valeurs ancestrales et figures du démocratique chez les Beembe ?


Mercredi 15 mars

14h00-16h00 Duo 6 Odome ANGONE, Cheikh Anka Diop et Yolande COHEN, UQAM

La politique africaine à l’ère du numérique : Crise postélectorale gabonaise de 2016 et cybersexisme

Inégalités de genre et migration : Juifs marocains au Canada


Mercredi 12 avril

14h00-16h00 Duo Jean-Louis ROY, historien et Tertius ZONGO, ancien premier ministre du Burkina Faso

Rencontre d’un continent : Nouvelle Afrique

Une épopée du pouvoir au Burkina Faso


  • ID de réunion : 854 0863 4235

  • Code secret : 842630

COVID-19


Droits de l’homme et pandémie covid-19

Lorsque l'histoire de la pandémie de COVID-19 sera écrite, l'incapacité de nombreux États à respecter leurs obligations en matière de droits de l'homme devrait être un élément central. La pandémie a commencé lorsque les autorités de Wuhan, en Chine, ont supprimé les informations, réduit au silence les dénonciateurs et violé la liberté d'expression et le droit à la santé.


Depuis lors, les effets du COVID-19 ont été profondément inégaux, tant au niveau national que mondial. Ces inégalités ont mis en évidence la distance qui sépare les pays du commandement suprême des droits de l'homme qu'est la non-discrimination, de la réalisation du meilleur état de santé possible, qui est également le droit de tous les peuples du monde, et de la prise au sérieux de l'obligation d'assistance et de coopération internationales. Nous proposons d'intégrer les droits de l'homme et l'équité dans une architecture mondiale de la santé transformée comme réponse nécessaire aux violations des droits de COVID-19.

Cela signifie un financement beaucoup plus important de la part des pays à haut revenu pour aider les pays à faible et moyen revenu à se rétablir sur la base des droits, ainsi que la mise en œuvre de mesures visant à garantir une distribution équitable des technologies médicales du COVID-19. Nous insistons également sur des approches structurées du financement et de la distribution équitable à l'avenir, ce qui inclut l'intégration des droits de l'homme dans un nouveau traité sur les pandémies.


Par-dessus tout, de nouveaux instruments et mécanismes juridiques, allant d'un traité sur le droit à la santé à un fonds pour la défense du droit à la santé par la société civile, sont nécessaires pour que les récits des futures urgences sanitaires - et la vie quotidienne des gens - soient ceux de l'égalité et des droits de l'homme. .



Situation dramatique en Haïti. Epidémie de cholera.


Nos pensées vont vers nos collègues et amis haïtiens qui vivent une résurgence du choléra à Port-au-Prince. Les faits sont relatés dans le NEJM du 30 novembre 2022 dont voici un extrait.

Le 1er octobre 2022, le ministère haïtien de la Santé a signalé une résurgence du choléra à Port-au-Prince. Cette résurgence survient dix ans après qu'Haïti ait connu, en 2010, l'une des pires épidémies de choléra de l'histoire moderne, avec plus de 800 000 cas et 10 000 décès. Cette épidémie a été maîtrisée grâce à une réponse globale comprenant le traitement du choléra, l'amélioration de l'eau potable, de l'assainissement et de l'hygiène, l'investigation des cas, la décontamination des sources d'eau et la vaccination orale contre le choléra de 2,5 millions de personnes. La résurgence du choléra coïncide avec le récent chaos politique, la violence des gangs et le blocus du port principal de Port-au-Prince, qui ont entraîné une pénurie catastrophique de nourriture, d'eau potable et de carburant.

En date du 12 novembre 2022, 8257 cas suspects et 155 décès dus au choléra ont été signalés. GHESKIO, une organisation médicale haïtienne à but non lucratif, a ouvert un centre de traitement du choléra dans le centre-ville de Port-au-Prince. Ce quartier souffre d'une extrême pauvreté, de mauvaises conditions de logement, d'un manque d'eau potable et d'une absence de services d'assainissement. Le quartier est contrôlé par des gangs et est inaccessible aux agents de santé du gouvernement.

Entre le 1er octobre et le 12 novembre, un total de 556 patients ont été admis au centre de traitement du choléra avec une suspicion de choléra, et 494 ont été testés pour le choléra. Des cultures ont été obtenues dans les 164 premiers cas suspects, et les résultats étaient positifs dans 131 cas. Des tests rapides de détection de l'antigène (Crystal VC, Arkray Healthcare) ont été effectués dans 330 cas, et les résultats étaient positifs dans 280 cas. Au total, 411 des 494 cas suspects (83 %) ont été confirmés positifs par la culture ou le test antigénique. Sur les 411 cas confirmés, 214 (52 %) concernaient des enfants âgés de 14 ans ou moins. Lors de l'épidémie de 2010, la répartition par âge des patients dans le même centre de traitement du choléra reflétait étroitement la répartition par âge dans la population générale de Port-au-Prince. La répartition par âge dans l'épidémie actuelle est nettement biaisée vers les groupes d'âge plus jeunes. L'âge médian des patients en 2010 était de 24 ans, contre 12 ans en 2022.


Ces premières données sur l'épidémie fournissent des indications importantes. Cette épidémie de choléra touche de manière disproportionnée les jeunes enfants. Cela peut s'expliquer par le fait que les enfants n'ont jamais été exposés à la bactérie et n'ont pas reçu de vaccin contre le choléra. En outre, les Nations unies signalent qu'Haïti se trouve actuellement dans un état de faim de niveau 5 (catastrophique), 2 pour la malnutrition sévère est susceptible de rendre les enfants plus sensibles à la maladie.


COP 27 Un appel urgent de la communauté scientifique

Publié conjointement dans The Lancet et le New England Journal of Medicine..


Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) brosse un tableau sombre de l'avenir de la vie sur terre, caractérisé par l'effondrement des écosystèmes, l'extinction des espèces et les risques climatiques tels que les vagues de chaleur et les inondations. Tous ces phénomènes sont liés à des problèmes de santé physique et mentale, avec pour conséquences directes et indirectes une morbidité et une mortalité accrues. Pour éviter ces effets catastrophiques sur la santé dans toutes les régions du globe, il existe un large consensus - comme l'ont fait valoir ensemble 231 revues de santé en 2021 - sur le fait que l'augmentation de la température mondiale doit être limitée à moins de 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels.


Bien que l'Accord de Paris de 2015 définisse un cadre d'action mondial qui prévoit de fournir un financement climatique aux pays en développement, ce soutien doit encore se concrétiser. La COP27 est la cinquième Conférence des Parties (COP) à être organisée en Afrique depuis sa création en 1995. En amont de cette réunion, nous, rédacteurs de revues de santé de tout le continent, appelons à une action urgente pour que la COP soit enfin celle de la justice climatique pour l'Afrique et les pays vulnérables. C'est essentiel non seulement pour la santé de ces pays, mais aussi pour la santé du monde entier.


L'Afrique a souffert de manière disproportionnée, bien qu'elle n'ait guère contribué à la crise. La crise climatique a eu un impact sur les déterminants environnementaux et sociaux de la santé dans toute l'Afrique, entraînant des effets dévastateurs sur la santé. Les répercussions sur la santé peuvent résulter directement des chocs environnementaux et indirectement des effets à médiation sociale. Les risques liés au changement climatique en Afrique comprennent les inondations, la sécheresse, les vagues de chaleur, la réduction de la production alimentaire et de la productivité du travail.


Les sécheresses en Afrique subsaharienne ont triplé entre 1970-1979 et 2010-2019.6 En 2018, des cyclones dévastateurs ont touché 2,2 millions de personnes au Malawi, au Mozambique et au Zimbabwe. En Afrique de l'Ouest et centrale, de graves inondations ont entraîné une mortalité et des migrations forcées en raison de la perte d'abris, de terres cultivées et de bétail. Les changements dans l'écologie des vecteurs provoqués par les inondations et les dommages à l'hygiène environnementale ont entraîné une augmentation des maladies dans toute l'Afrique subsaharienne, avec des hausses du paludisme, de la dengue, de la fièvre de Lassa, de la fièvre de la vallée du Rift, de la maladie de Lyme, du virus Ebola, du virus du Nil occidental et d'autres infections. L'élévation du niveau des mers réduit la qualité de l'eau, ce qui entraîne des maladies d'origine hydrique, notamment des maladies diarrhéiques, l'une des principales causes de mortalité en Afrique. Les conditions météorologiques extrêmes endommagent l'eau et l'approvisionnement en nourriture, ce qui accroît l'insécurité alimentaire et la malnutrition, à l'origine de 1,7 million de décès par an en Afrique. Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, la malnutrition a augmenté de près de 50 % depuis 2012, en raison du rôle central de l'agriculture dans les économies africaines. Les chocs environnementaux et leurs effets d'entraînement portent également gravement atteinte à la santé mentale. Au total, on estime que la crise climatique a détruit un cinquième du produit intérieur brut (PIB) des pays les plus vulnérables aux chocs climatiques.


Les dommages subis par l'Afrique devraient constituer une préoccupation majeure pour toutes les nations. Cela s'explique en partie par des raisons morales. Il est tout à fait injuste que les nations les plus touchées aient le moins contribué aux émissions mondiales cumulées, qui sont à l'origine de la crise climatique et de ses effets de plus en plus graves. L'Amérique du Nord et l'Europe ont contribué à 62 % des émissions de dioxyde de carbone depuis la révolution industrielle, alors que l'Afrique n'a contribué qu'à 3 %.


Plus les températures se dérèglent, plus la haine se déverse sur les réseaux sociaux !

Etude publiée dans The Lancet Planetary Health. A. Stechemesser, A. Levermann, L. Wenz Lancet Planet Health 2022; 6: e714–25

Echantillon de 4 milliards de Tweets géolocalisés en provenance des États-Unis.


Résultat : le nombre de Tweets haineux augmente avec la température. Entre 12 et 21 °C, le nombre de Tweets misogynes, racistes et homophobes est relativement stable. Dès que la température s’élève, le nombre de messages haineux, écrits ou repartagés, suit une courbe ascendante, avec une pente culminant à 22 % au-delà de 41 °C. Même ambiance délétère quand le mercure descend : en dessous de -3 °C, les Tweets haineux augmentent de 12 %. Les spécialistes des réseaux sociaux mettent en cause les algorithmes qui favorisent les contenus suscitant le plus grand nombre de réactions et donc les contenus haineux. Cette étude rappelle aussi une réalité plus mystérieuse : celle de l’influence du climat sur nos pensées et nos émotions.

L’éco-anxiété est un mot qui traduit le chaos d’émotions généré par des températures que nous ne contrôlons pas. Il est surprenant de constater qu’à 42 °C, nous ne sommes plus les mêmes. Nos pensées se transforment, nos émotions se transforment, nos gestes, notre apparence aussi. Peut-être avons-nous une identité climatique, changeante, dépendante de notre environnement ?









Chez les patients souffrant d'insuffisance cardiaque qui arrivent aux urgences pour décompensation aiguë, l'utilisation du score EHMRG30-ST améliore la prise de décision et le traitement et permet de réduire le risque de décès toute cause ou d'hospitalisation de cause cardiovasculaire par rapport à la stratégie habituelle.




La révolution RAAC




SCIENCE OUVERTE ET LIBRE ACCES



Revues et intégrité. Hervé Maisonneuve Tout est passionnant dans le bulletin d’Hervé Maisonneuve. Nous avons la chance de l’avoir dans le comité éditorial du GRISOF.

Voici les deux derniers bulletins. Si nous devions faire « une sélection dans la sélection » d’articles et d’intérêt pour tous, nous pourrions retenir le dossier consacré à l’intégrité scientifique rédigé par la Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique (SOFCOT) dans son bulletin périodique appelé BOF (Bulletin des Orthopédistes Francophones). Le rédacteur en chef, Philippe Merloz, et la SOFCOT ont autorisé l’accès à ce dossier




Why is health literacy failing so many?

Pourquoi la littératie en santé fait-elle défaut ?


La littératie en matière de santé est essentielle à la bonne santé et au bien-être. Elle est fondamentale pour atteindre les objectifs de développement durable d'ici à 2030 et constitue un outil essentiel pour assurer une couverture sanitaire universelle. Les gens doivent savoir comment prévenir les maladies et naviguer dans les systèmes de soins de santé pour garantir de bons résultats en matière de santé. Cependant, beaucoup ne sont pas en mesure de faire des choix sains, même dans les pays dotés des systèmes de santé les plus solides. Pourquoi en est-il ainsi ? Traditionnellement, la littératie en matière de santé se concentre sur la capacité d'un individu à accéder, comprendre, évaluer et utiliser des informations pour rester en bonne santé. Bien sûr, ces connaissances sont importantes. Mais cette approche néglige les forces sociétales et structurelles qui façonnent nos choix. Dans de nombreuses régions du monde, les décisions en matière de santé sont prises au sein de la famille. La santé des communautés est souvent dictée par des facteurs sociaux et environnementaux qui échappent au contrôle des individus. Les progrès de la recherche dans ces domaines ont été lents, et de nombreuses interventions en matière de santé laissent encore les gens pour compte. Il en résulte un échec sanitaire.

Toutefois, des changements commencent à se produire. La littératie en santé a été reconnue comme un déterminant essentiel de la santé dans la Déclaration de Shanghai de l'OMS en 2016, et a été reformulée comme une pratique collective d'une communauté travaillant pour permettre et construire des connaissances, plutôt que de placer la responsabilité sur l'individu. Un nouveau rapport de l'OMS sur la culture sanitaire, publié le 6 novembre, fait progresser cette approche pour les maladies non transmissibles, mais ses enseignements s'appliquent à l'ensemble des soins de santé. Le rapport préconise des approches coconçues, dans lesquelles les voix des utilisateurs et de ceux qui fournissent les interventions sont intégrées dans la conception des services. Pour fournir ces services et rendre le système de soins de santé plus convivial et plus accessible, les travailleurs sociaux et de santé de première ligne doivent être mieux formés pour s'engager et interagir avec les populations qu'ils servent. Le rapport préconise également une approche intégrative pour développer des interventions d'alphabétisation sanitaire qui impliquent une série d'organisations communautaires - pas seulement des centres médicaux - y compris des écoles, des églises, des groupes sportifs et des lieux de travail. Par exemple, les programmes d'éducation à la santé devraient être introduits dès l'enfance et faire partie des programmes scolaires. Ils doivent être conçus et adaptés aux besoins de chaque communauté, avec la participation des élèves et des enseignants locaux. L'acquisition de connaissances en matière de santé doit être un effort de la société tout entière - au niveau individuel, communautaire et national - et doit concerner tous les secteurs, et pas seulement celui de la santé.

Cette approche est correcte, mais le rapport de l'OMS passe sous silence les obstacles fondamentaux à cette vision de la culture sanitaire, en particulier les déterminants commerciaux de la santé, c'est-à-dire l'influence des entreprises sur les comportements sanitaires. Le secteur privé fixe les programmes de recherche, façonne les récits et commercialise ses produits d'une manière qui compromet la culture sanitaire, non seulement en induisant les individus en erreur, mais aussi en favorisant l'émergence de communautés et de sociétés malsaines. Les exemples les plus flagrants proviennent des fabricants de tabac, d'alcool et de malbouffe. Au cours des cinq dernières décennies, l'industrie du tabac a activement donné de fausses informations et utilisé son pouvoir pour augmenter ses profits, sans tenir compte des conséquences sur la santé. Les acteurs du secteur de la santé ont souvent eu du mal à faire entendre leur voix par rapport aux messages du secteur privé. Ce défi s'accompagne de la montée de la désinformation, notamment sur les médias sociaux. Les fausses informations, diffusées sans intention de tromper, peuvent plonger les gens dans un état d'impuissance épistémique. Même l'individu le plus rationnel ne peut prendre des décisions saines et sensées lorsqu'il est bombardé d'informations erronées. Comment les personnes, les familles et les communautés peuvent-elles savoir à quelles sources d'information se fier face à des conseils contradictoires ? Comment l'OMS et les autres acteurs de la santé peuvent-ils s'assurer que leurs informations sont la source qui est amplifiée et utilisée ? Comment parvenir à une culture sanitaire dans un monde inondé d'informations fausses et trompeuses ?


Nous avons besoin de toute urgence de réponses efficaces à ces questions. Toute personne a droit à la santé. La réalisation de ce droit dépend de la capacité de chacun à comprendre sa santé, à être capable et habilité à faire des choix sains, et à accéder à des interventions efficaces. Si l'on ne comprend pas les modes d'apprentissage des communautés négligées, davantage de personnes seront laissées pour compte. Plus important encore, les décideurs politiques doivent comprendre la littératie en matière de santé et l'impact de leurs décisions sur les différentes populations. Pour remédier à ces problèmes, il est nécessaire d'adopter une approche de la culture sanitaire qui englobe l'ensemble de la société. Mais elle sera vouée à l'échec si elle ne tient pas compte des facteurs fondamentaux qui façonnent notre compréhension de la santé et qui rendent nos sociétés malsaines, notamment les déterminants commerciaux de la santé.


Commentaire de l’article (Etienne Lemarié)


Lettrure ou plus communément littératie, issue du mot anglais « literacy » désigne « l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités » (définition de l’OCDE). Ce mot désigne des connaissances et des compétences pour interagir dans les sphères personnelle, familiale, socioculturelle et professionnelle. Cette notion va au-delà de la lecture-écriture.

La littératie en santé, bien connue en santé publique, désigne la capacité d’un individu à trouver de l’information sur la santé, à la comprendre et à l’utiliser pour lui-même et pour la vie en société. Elle fait partie du domaine des compétences relationnelles qui permettent à chaque individu d’agir de façon efficace et responsable dans des tâches de traitement des informations. C’est l'aptitude des individus et des groupes à faire le meilleur usage de l'information : reconnaissance critique, localisation, organisation, analyse et évaluation. C’est utiliser l'information en vue de prendre des décisions concernant leur santé. Améliorer le niveau de littératie en santé, c’est décrypter les mécanismes qui ne permettent pas d'accéder à un niveau de littératie suffisant, prendre en compte cette préoccupation dans les politiques publiques, assurer une meilleure communication sur la santé.

La littératie numérique correspond à la maîtrise de savoirs, de capacités et d'attitudes propres au domaine des technologies numériques. Elle inclut la littératie informatique.

Durant la récente pandémie, nous avons vu l’importance de ces concepts et les dérives scientifiques et informationnelles. Comment former nos étudiants ? Comment informer le monde de la santé et la société ?

FORMATION

Sur le site du GRISOF. Olivier Armstrong (Nantes), Ihsane Hmamouchi (Rabat), May Samaha (Beyrouth).


Onze formations sont à la disposition des instituts, facultés de médecine, pharmacie et odontologie. Contact: Pr Olivier Armstrong armstrongolivier3@gmail.com

Le site www.epirheum.com (Pr Ishane Hmammouchi) est à la disposition des facultés pour les questions d’épidémiologie clinique et de méthodologie de la recherche.

Le site est en accès gratuit. Cependant pour chaque contenu qui vous intéresse, merci d’envoyer un message pour demander son autorisation d’utilisation.

Si plusieurs contenus vous intéressent, au lieu de répéter la démarche pour chaque contenu, vous pouvez signer une convention bipartite entre EpiRheum et votre institution.


LECTURES


De la poussière des étoiles à la poussière éternelle.

Jean-Jacques Santini.


Nous venons de la poussière des étoiles et nous redeviendrons poussière.

L’auteur nous invite à réfléchir sur l’apparition et la disparition de la vie, en s’appuyant sur les connaissances scientifiques actuelles. Peut-on définir la mort ? Quel sens donner au mot trépas, le passage. Il s’attache à définir les instants où la mort survient, et aider le mourant et sa famille. Quel que soit notre rapport avec la religion, elle influence. La nature fait des erreurs ; certaines malformations sont curables.


La prolongation de la vie est l’une des préoccupations des médecins et des chercheurs. La transplantation d’organe est une option. Si certains rêvent de « rajeunissement », nos cellules sont programmées pour mourir. Il n’y a pas d’âge pour être malade. Les enfants ne sont pas épargnés, leur courage et leurs propos sont bouleversants. L’auteur nous fait part de situations insolites, dont les EMI (expérience de mort imminente) vécues au cours de son exercice professionnel en France métropolitaine et d’outre-mer, en Afrique et en Asie. De nombreux témoignages s’enchevêtrent avec sa vie personnelle.


Jean-Jacques SANTINI était neurochirurgien et professeur d’anatomie au CHRU de Tours, médecin légiste et expert auprès des tribunaux, Chef de Projet pour le Ministère des Affaires Etrangères pendant douze ans. Il a participé à la restructuration des universités de Santé dans les pays en développement, plus particulièrement en République de Côte d’Ivoire, au Royaume du Cambodge, en République de Guinée Conakry. Il fut également Secrétaire Général de la CIDMEF.


Apologie de la discrétion.

Lionel Naccache.


Apologie de la discrétion Comment faire partie du monde ?

Chacun d’entre nous fait partie du monde. Mais, au-delà de son évidence, quelle est la signification d’une telle formule ? Comment faisons-nous partie du monde ? Comment sommes-nous reliés à tout ce qui n’est pas nous : les autres, le reste de la nature, le cosmos ? Lionel Naccache répond à cette énigme intemporelle à partir d’une approche mathématique fondée sur la distinction entre ensembles discrets et ensembles continus : alors qu’un élément, qui fait partie d’un ensemble discret, reste séparé des autres éléments par des frontières tranchées, ces frontières disparaissent dans un ensemble continu. La question devient alors : sommes-nous reliés au reste du monde par des liens continus ou par des liens discrets ? Muni de cette boussole, Lionel Naccache nous propose une odyssée passionnante et pleine de gai savoir éclectique qui nous entraîne de la psychologie de la subjectivité vers les sciences du cerveau et de la conscience, les origines et l’évolution des idées mathématiques et la philosophie politique.


« Nos dispositions naturelles et notre éducation culturelle […] concourent à rendre notre discrétion fondamentale fort discrète à nos propres yeux », remarque Naccache. Nous nous perdons au sein de collectifs, de groupes, où l’un empiète sans arrêt sur l’autre. Pourtant, « chaque individu conscient » devrait être pensé comme « atome de conscience ». Cette déliaison, cette solitude originelle n’exclut pas la possibilité de faire communauté, mais cette communauté peut être établie sur des bases saines : nous pouvons apprendre à « faire comme si nous étions engagés dans une relation de continuité […] avec le reste du monde, c’est-à-dire se montrer infiniment proche de lui et infiniment préoccupé par lui ».


Lionel Naccache est neurologue à la Pitié-Salpêtrière à Paris, chercheur en neurosciences à l’ICM, professeur à la faculté de Médecine de Sorbonne Université et a fait partie du Comité consultatif national d’éthique.



Le nouvel esprit biologique.

Thierry Hoquet

Thierry Hoquet publie Le Nouvel Esprit biologique (PUF, 2022), dans lequel il analyse la façon dont les concepts biologiques absorbent des mythes véhiculés par la société, nous faisant oublier à quel point les conclusions des recherches contemporaines renversent nos représentations du vivant.

Interview de Thierry Hoquet dans Philosophie Magazine. « Les concepts de code ou d’information ont pris, dans la biologie moléculaire, un statut opératoire. Avec l’analyse de l’ADN et la découverte du programme génétique, la biologie moléculaire a mis au jour, déclare Canguilhem, un « a priori matériel ». Cette formule puissante, d’origine kantienne, enregistre l’existence, au ras de la matière, de structures universelles et nécessaires. C’est cet a priori matériel qui ravive la pensée antique, celle de Platon et d’Aristote : le concept d’ idée ou de forme paraît toujours produire la clef de la connaissance du vivant, qu’il s’agisse du programme structural contenu dans l’a priori matériel de l’ADN, ou du type auquel se rattachent tous les exemplaires d’une espèce. Le génome serait tout ce qui va commander la vie somatique, depuis la conception jusqu’à la mort.

Le génome paraît avoir le pouvoir d’engendrer tout ce qu’on voit comme manifestation phénoménologique. Le devenir, avec toute sa richesse et sa contingence, se trouve ainsi condensé dans les deux cellules qui ont constitué le noyau primitif. On oublie que les gènes sont des entités en interaction : bien des recherches ont, par exemple, révélé l’influence du milieu sur l’hérédité génétique ».


Thierry Hoquet est professeur de philosophie des sciences à l’université Paris-Nanterre. Spécialiste de Buffon, Linné et Darwin


Ressources Bibliographiques


JAMA Network COVID-19 update dec 3, 2022

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Anita Slomski

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Stacy Nigliazzo, MSN, RN

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Scott C. Roberts, MD, MS; Ridwan N. Faruq, MBBS; Anne K. Wilkinson, MBA; et al

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Eric Ward, MD; Mitchell H. Katz, MD

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Joan Stephenson, PhD

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Anand P. Chokkalingam, PhD; Jennifer Hayden, MS; Jason D. Goldman, MD, MPH; et al

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Abdelrahman ElTohamy, MD; Jessica J. Wang, BS; Justin A. Chen, MD; et al

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William M. Garneau, MD, MPH; Kimberly Jones-Beatty, DNP, MSN, CNM; Michelle O. Ufua, BS; et al

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Kelly C. Young-Wolff, PhD, MPH; Natalie E. Slama, MPH; Alisa A. Padon, PhD; et al

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Carrie Wolfson, PhD, MPA; Jiage Qian, MSPH; Pamela Chin, MS, PA-C; et al

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Pratha Sah, PhD; Thomas N. Vilches, PhD; Seyed M. Moghadas, PhD; et al

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Matteo Rottoli, MD, PhD; Alice Gori, MD; Gianluca Pellino, MD, PhD; et al

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